À l’occasion de la Journée mondiale des aîné·es, La Traversée annonce le lancement d’un projet novateur visant à mieux repérer et accompagner les personnes aînées victimes de violence sexuelle. Ce projet est rendu possible grâce à un soutien financier essentiel de 60 000 $ de la Fondation Mirella et Lino Saputo.
Une réalité encore trop invisible
On estime qu’au Québec, près de 500 000 personnes âgées de 65 ans et plus portent en silence le fardeau d’une agression sexuelle vécue, souvent dans leur enfance.
Pourtant, ces violences laissent des traces qui traversent les décennies et fragilisent la santé mentale, la qualité de vie et le bien-être des personnes concernées.
La plupart n’ont jamais reçu de soins adaptés ou même brisé le silence. La peur, la honte et le tabou entourant la violence sexuelle font en sorte que ces personnes échappent encore trop souvent aux services de prévention et d’accompagnement.
Un enjeu majeur de santé publique et de justice sociale
Les conséquences psychologiques d’un traumatisme sexuel ne disparaissent pas avec le temps. Elles peuvent réapparaître ou s’aggraver avec l’âge : isolement social, anxiété, dépression, troubles du sommeil, diminution de l’estime de soi. Ces séquelles influencent profondément la qualité de vie.
À La Traversée, nous affirmons qu’il n’est jamais trop tard pour se réparer. Les aîné·es aussi ont droit à des soins spécialisés, gratuits et adaptés à leur réalité.
Un projet en deux phases
Le projet se déploiera en deux étapes complémentaires :
- Portrait des besoins – Une démarche collective pour mieux comprendre les besoins spécifiques des personnes aînées concernées ainsi que ceux des intervenant·es qui les côtoient. Cette première phase mobilisera les partenaires du milieu afin de dresser un état de situation clair et documenté.
- Déploiement d’outils et de formations – Sur la base de ce portrait, La Traversée développera des formations spécialisées, des outils pratiques pour les professionnel·les, ainsi qu’une campagne de sensibilisation destinée au grand public et aux personnes concernées. L’objectif est double : mieux rejoindre celles et ceux qui vivent encore sous les radars et leur offrir des ressources concrètes pour alléger leur parcours.
« Il n’est jamais trop tard », comme le souligne Christine Vilcocq, gérontologue et directrice générale de La Traversée :
« Lorsqu’un enfant traverse des violences, sa vigilance devient permanente. Des décennies de silence ancrent le traumatisme dans l’identité même de la personne. Or, il n’est jamais trop tard pour se réparer : avec le bon accompagnement, des personnes sortent parfois du silence plus de 60 ans après les événements, et la psychothérapie leur permet d’alléger ce fardeau et d’améliorer leur qualité de vie. »
Un soutien essentiel de la Fondation Mirella et Lino Saputo
Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier de 60 000 $ de la Fondation Mirella et Lino Saputo, qui confirme ainsi son engagement en faveur d’un enjeu crucial de santé publique et de justice sociale.
Ce geste philanthropique permettra de briser l’invisibilité et de développer des solutions concrètes pour améliorer la qualité de vie des personnes aînées victimes de violence sexuelle.